Les hanches sont infiniment précieuses et construites avec cette intelligence du vivant ou une vaste circulation de vaisseaux, de muscles et de glandes cohabitent. Cette zone est souvent mise à rude épreuve non pas parce qu’on bouge trop, mais le contraire. C’est un endroit extrêmement flexible et puissant, faisant le lien entre la partie supérieure du corps et la partie inférieure, capable de soutenir des pressions phénoménales. Cette zone a besoin d’un chose pour bien faire son travail merveilleux : qu’on l’utilise. Il faut maintenir le passage ouvert. Pour visualiser les choses plus facilement, on peut imaginer qu’une vaste rivière descendant de la montagne se resserre en goulet à un moment donné – ce sont nos deux hanches – traverse nos hanches pour reprendre son flux normal une fois le goulet passé. Et idem dans l’autre sens. Passer de longues années assis sur une chaise est une torture pour nos hanches et tout notre système cardio vasculaire, car si le corps et nos hanches sont de bons travailleurs et se taisent longtemps…. arrive un jour « ou » ils n’en peuvent plus de ne pas être utilisés correctement, et au lieu de pouvoir ouvrir ses hanches, des branchages et des dépôts bloquent le goulet et empêchent la rivière de couleur. Mais la bonne nouvelle c’est que le corps se régénère.
Mon expérience
A l’âge de 30 ans j’étais une bonne yogi qui pratiquait régulièrement, mais j’avais parfois quelques douleurs qui me faisaient consulter mon étiopathe*. Il m’avait dit à cette époque que grâce au travail régulier d’ouverture de mes hanches, je m’épargnerais une hanche artificielle à 50 ans! Ce qu’il ignorait c’est que comme je démarrais une nouvelle activité indépendante de médiamaticienne, je retournerais m’asseoir sur une chaise presque 15 ans sans avoir ni le temps (et à vrai dire ni l’envie) de bouger. Alors évidemment, quand je me suis enfin relevée de ma chaise 15 ans plus tard je n’étais finalement pas très loin de cette fameuse opération de la hanche. Heureusement que je me souvenais qu’il existait un art appelé le yoga, et aussi des paroles inspirées de mon étiopathe.
Le corps s’endort dans la posture assise
Dans la posture assise prolongée, tout se met un peu en état de somnolence et cesse de bien fonctionner : le souffle devient court et le corps n’est pas bien oxygéné, le ventre est comprimé et on digère moins bien, l’utérus est replié et comprimé et donc ne fonctionne pas de façon optimale, les ganglions lymphatiques sont eux aussi très comprimés engendrant à leur tour des jambes qui enflent. Bref, ce n’est pas optimal. Et si par là dessus on « vit » un peu normalement en prenant du sucre et du vin, ces bonnes petites choses seront malheureusement mal assimilées du fait du manque de mouvement et vont finir « en pierre » autour de nos articulations. Mais ne voyons pas le diable partout, un petit peu de sucre et de vin ce n’est pas grave, c’est surtout le mouvement la clé !
J’ai tout de suite pensé que mon début de blocage serait sans doute bien « récupérable » si je trouvais un moyen de bien travailler régulièrement. C’est ce que j’ai décidé. J’ai recommencé le yoga avec sérieux, me suis replongée dans des livres, me suis vraiment investie et intéressée au sujet, j’ai suivi des cours, essayé bien des manières de trouver ma propre pratique quotidienne. Mais à force d’être assise mon corps était devenu flemmard car je l’avais habitué durant 15 ans à n’utiliser que la partie supérieure de mon être, à partir des bras. Et donc je peinais à bouger, et rien dans cette pratique ne me faisait vraiment de bien. Cela ne semblait pas très efficace; je n’arrêtais pas de me blesser, je ne progressais pas, et j’errais dans un yoga sans retrouver cette belle âme que je lui avais connu lorsque je le pratiquais à 20 ans.
Quand on décide (enfin) de prendre soin de soi, encore faut-il trouver « le » médicament.
Dans le yoga, le médicament est un bon professeur avec une bonne méthode. Dans la foison des professeurs qui avaient écrit des livres parlant de yin yoga, l’un d’eux faisait une très brève et minuscule mention – mais mention au moins il faisait – de celui qui avait été l’inspiration de tous: un certain Monsieur Paulie Zink. Je suis allée sur internet pour le chercher et il était là. Quelle découverte. Ensuite tout s’est bien déroulé pour moi: ma pratique est devenu limpide, compréhensible, intelligente, vivante, joyeuse et simple.
Et depuis, je me soigne. Je ne dis pas que ce soit gagné, mais c’est chaque jour mieux. Je pratique avec ferveur ses vidéos afin de bien répéter, encore et encore ces exercices qui viennent me chercher dans ces endroits qui sont blessés avant l’âge. Mais je suis tellement reconnaissante à Paulie qu’il me – qu’il nous – propose des exercices qui soignent et font aller mieux vraiment, durablement et ceci en gagnant à la fois en mobilité, en souplesse, et en énergie vitale. C’est un chemin de sagesse pour la récupération des blessures du temps.
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L’ethiopathe est un peu comme l’oestéopathe
Si vous êtes débutants en yoga et/ou avez des blessures, avant de commencer à pratiquer c’est important de demander l’avis de votre médecin ou physiothérapeute ou étiopathe, sur le yoga précis que vous allez pratiquer, car le terme « yoga » est trop général et il faut vraiment mesurer la différence entre un yoga et un autre (ceci méritera un article entier). Ce soignant vous connaît bien et pourra s’assurer que tout soit au mieux pour votre santé et votre sécurité.
Photo by John Salvino