Professeur et étudiant

Cet état là, double, est pour moi d’une grande sagesse. Lorsque l’on étudie l’art de transmettre un art, et bien la première des choses est d’être devenu soi-même un artiste, non ? Il s’agirait donc d’avoir tant et tant cherché en soi, autour de soi, et par sa pratique que nous devenons littéralement ce que nous faisons, nous devenons l’être sur qui nous avons testé chaque chose, avant de le donner à d’autres. Nous devenons l’être qui transmet sa connaissance de vie.

C’est très difficile à comprendre aujourd’hui tant tout est basé sur le diplôme, le « graal » qui est sensé attester de notre « niveau », hors tout élève fraichement diplômé et un tant soit peu honnête vous dira que ce n’est pas son diplôme qui le rend excellent, mais bien sa maîtrise de la matière qu’il étudie, et il vous dira aussi que pour un examen, on peut apprendre par cœur juste une séquence donnée, un point de vue très limité d’une chose sans avoir la moindre idée du sens profond de ce que nous sommes en train de faire.

Ainsi la première chose à faire si l’on désire transmettre quelque chose, c’est de l’étudier soi-même dans ses moindres recoins, dans toute son essence, et surtout, de tout notre cœur et de toute notre liberté et curiosité intérieure; comme vous le dites vous même cher Master, chaque explorateur est unique. Je ne dis pas qu’il faut avoir tout compris pour commencer à enseigner, mais pour ma part, j’espère n’enseigner que ce j’ai compris réellement et non pas des choses qui me semblent théoriques et que je n’ai pas encore assimilé moi-même.

Et par là même, j’imagine que pour chacun de nous la difficulté est d’accepter que lorsque nous retrouvons un projeté sur la scène de nos pseudos compétences en tant que professionnel, nous avons à faire face à ce dilemme ; « je suis dans la peau du professionnel même je me sens parfois vraiment comme un bébé… » Alors il s’agit d’accepter, et pratiquer avec passion et lenteur. Il y a des professionnels qui ne cesseront de transmettre une théorie limitée et très technique et toujours la même, et il y a des professionnels étudiants qui ne cesseront d ‘étudier leur pratique puis transmettront le fruit de leurs découvertes, de leur passion de ce qu’ils ont bien pratiqué sur eux-mêmes.

Je crois que même les plus grands maîtres de yoga, kung-fu, yoga taoïste comment vous cher Master, restez dans votre cœur comme des enfants qui manifestent et explorent chaque jour encore de nouvelles choses.

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Teacher and student

This state, double, is very wise for me. When you study the art of transmitting an art, well the first thing is to have become an artist yourself, isn’t it? It would therefore be a question of having searched so much and so much within oneself, around oneself, and through its practice that we literally become what we do, we become the being on whom we have tested everything, before giving it to others. We become the being who transmits his knowledge of life.

It is very difficult to understand today: everything is based on the diploma, the « holy grail » which is supposed to attest to our « level ». Any student who has just graduated and who is a little bit honest will tell you that it is not not his diploma which makes him excellent, but his mastery of the subject he is studying, and he will also tell you that for an exam, you can learn by heart just a given sequence, a very limited point of view of a thing, without having the slightest idea of ​​the deeper meaning of what we are doing. We become the being who transmits his knowledge of life.

I suppose the first thing to do if I want to transmit something is to study it myself its smallest corners, in its essence, and above all, with all my heart and all my freedom and inner curiosity; as you say dear Master, each explorer is unique. I’m not saying that I have to understand everything to start teaching, I hope to teach only what I really understand and not things that seem theoretical to me and that I have not yet assimilated myself.

And therefore, I imagine that for each of us the difficulty is to accept that when we find a projection on the scene of our pseudo skills as a professional, we have to face this dilemma; « I’m in the shoes of a professional even I sometimes really feel like a baby… » So just accepting and practicing with passion and slowly is the best for me.

There are professionals who will never stop transmitting a limited and very technical theory that is always the same, and there are student professionals who will never stop studying their practice and then will transmit the fruit of their discoveries, what they have practiced well on themselves.

I believe that even the greatest masters of yoga, kung fu, taoist yoga how you dear Master, stay in your heart like children who manifest and explore new things every day.

Photo par Visual Karsa