Je vous raconte:

Un jour, un vieux matou de 20 ans bien trempés à toqué à notre porte. Il avait choisi tout seul. Au départ, je n’étais pas trop motivée à l’accueillir puisqu’on on avait déjà toute une ribambelle de félins qui nous avaient adoptés. Mais vous connaissez l’adage: vous habitez chez vos chats donc c’est un peu à eux de décider… ! Et Sam a très vite compris la musique du pays des chats, fit son souple et intégra le groupe.

Et les beaux mois ont passé. A la fin de novembre, j’ai décidé de lui trouver une gentille famille d’accueil bien au chaud. J’ai mis sa bobinette sur Anibis et ni une ni deux une vraie gentille dame à chat était d’accord de l’accueillir chez elle. Avant de l’emmener dans son nouveau foyer, elle m’a demandé de l’emmener chez le vétérinaire. Bien sur ! Bonne idée me suis-je dit, pour qu’il soit tout beau pour sa nouvelle vie.

Comme les chats ne parlent pas, j’avais un peu fait des déductions sur son passé. Depuis le début Sam avait un comportement sociable mais un chouya délicat; il regardait les autres manger des souris avec une once d’inquiétude dans les yeux. Il ne semblait pas aguerri à cette vie au grand air. J’ai donc supposé qu’il avait vécu une vie en appartement à manger le bon pâté de maman. Et de fait, l’histoire me donna raison.

Sauf.

Sauf qu’après la disparition de la maman en question, il se retrouva en foyer… qu’il avait fini par fuir sans doute pour ses bonnes raisons à lui. Mais lors de mon passage chez cette vétérinaire, elle passa Sam au scanner et découvrit le pot aux roses. Et moi avec. Comme si j’aurais dû imaginer tout cela; une puce sous la peau, une famille quelque part qui l’attend. La vétérinaire en profita un peu pour régler ses frustrations sur moi et me servit du « Pour qui vous prenez-vous Madame, ce n’est pas votre chat, on ne peut pas comme ça décider de faire adopter un chat Madame », tout ça dans des roulements d’yeux sévères à mon égard. Bon.

Alors après cet événement, je n’ai pas pu faire adopter Sam. La gardienne du refuge est revenue le chercher. A sa vue, Sam a bondi sur la table et s’est assis parfaitement à la hauteur de mes quinquets, tournant sa vieille échine à la gardienne. Il n’était pas heureux de ces retrouvailles. Et moi j’avais le tragique sentiment d’être une vendue.

Sam a dû retourner là-bas sans son consentement ni le mien. Quelques semaines plus tard, j’ai appris qu’il avait encore tenté de fuguer, sautant par la fenêtre. Mais cette fois, il est tombé nez à nez avec le gros chien très agressif du refuge qui l’a à moitié bouffé. Recousu, reposé, il va bien, mais bon, un chat qui saute dans la gueule d’un chien, ça fait quand même un peu suicide ou fuite désespérée.