Ce que la vie aime

A propos du livre « Ce que la vie aime »

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4l: Peux-tu nous résumer l’histoire de « ce que la vie aime » ?
Marie: C’est l’histoire d’une quête sur une question fondamentale, l’histoire d’un enfant en chemin vers la vérité. Dans son cheminement, il en arrive à cette question: qu’est-ce que c’est d’être dans sa vérité? Et c’est une question importante.


4l: Alors c’est quoi être dans sa vérité ?
Marie : Pour moi, chaque vérité personnelle n’est pas histoire de morale, mais de sentiment de justesse intérieure. Dans ce livre, l’enfant est en quête de sens sur ces des questions nobles, il vit avec cette fragilité du doute, car il entend des encouragements comme « vis dans ta vérité » et cela ne lui semble pas très clair, mais il veut être une bonne personne, il en ressent l’élan.


4l: A quoi ce livre invite-t-il ?
Marie : C’est un livre qui invite à se questionner. Dans nos existences, on tient compte de l’avis de nos parents, puis de nos professeurs, puis de nos sociétés, et je ne sais de qui d’autre encore. Chaque avis nous rassure qu’on est de bonnes personnes ayant fait le bon choix. Et même si on rejette nos familles, si c’est pour trouver un nouveau mentor, et bien on pourra reproduire encore ce schéma. Mais pour beaucoup d’entre nous, au fond, on a envie de savoir si on est vraiment en adéquation avec le choix des autres, et si on avait des choix différents si on choisissait seuls. Alors c’est cela le sujet.


4l: Vivre seul?
Marie: Vivre en présence de soi. Parce que quand l’enfant veut aller à sa propre rencontre et il doit alors rencontrer son humanité dans des rencontres. C’est le début du chemin.


4l: Pourquoi l’enfant s’en veut beaucoup dans le livre ?
Marie: Il a beaucoup de mal à se pardonner les choix qu’il fait, parce qu’en choisissant il vit des expériences joyeuses de justice et tristes, de rejet.

4l: Mais pourtant il choisit de protéger un faible contre un méchant, alors pourquoi n’est-il pas satisfait et a-t-il des regrets ?

Marie: Parce que la scène le laisse voir la situation d’en haut; il n’est pas lui-même en conflit; il ne voit pas un méchant et gentil; il « arbitre » deux êtres qui ont des intérêt opposés; il est détaché parce que cela ne le concerne pas directement. Et de là ou il est, il veut bien faire. Par expérience, j’ai appris beaucoup des choix qu’on fait sans avoir eu le temps de vraiment ressentir les choses. On agit, et dans le doute, on choisit la version la plus « gentille », la plus « morale », la plus « juste » par rapport à notre image de ce que doit être la bonté. J’ai vu que les choix « moraux » que j’ai fait n’ont jamais été utiles, car en cherchant à être dans le bien au lieu de me laisser le temps d’être pour ressentir les choses, j’ai semé la zizanie, je n’étais pas à ma place. Quand on fait dire à la tête qu’elle agit avec le coeur, c’est dangereux, tout comme les gens qui veulent absolument être du bon côté, avoir un bon coeur, être avec les « gentils ». C’est très compliqué ce truc là, parce qu’il n’y a pas tout à jeter, vouloir être une bonne personne c’est merveilleux, il y a du juste des choses à creuser.

4l: Alors vouloir être bon, c’est bien, ouf!

Marie: Je crois que le coeur parle d’une voix de communion avec la vie, douce, humble, tendre. C’est un trésor infini.

4l: Et le coeur de l’enfant dans ton histoire?
Marie : Il n’arrive pas bien à l’entendre. Il essaie d’être quelqu’un de bien en utilisant la morale, et en étant privé de sa relation à son coeur. Pourtant ce coeur l’appelle, et lui le cherche. Comme l’a dit Rûmî, « ce que vous cherchez vous cherche aussi » . C’est très beau ça. Il dit aussi : « Au delà du bien et du mal existe un espace. C’est là que je te rencontrerai.» La morale étant dualiste, l’enfant apprend et il se confronte à la noblesse de son intention et à son impuissance à générer du bien autour de lui, car à peine a-t-il choisi un camp pour le rendre heureux, que c’est l’autre camp qui gémit et souffre. Et comme il aime tout le monde il est mal.

4l: Et donc le choix du coeur s’inscrit pour toi dans le libre arbitre?

Marie: Oui, fondamentalement. La volonté peut choisir d’avoir des oreilles ouvertes et tendues pour entendre ce que murmure l’invitation du coeur.


4l: Et c’est là que la question de ce que « la vie aime » arrive ?
Marie: Exactement. L’enfant apprend à assumer ses élans de cœur comme des vérités précieuses pour se connaître, vérités sources de l’immense intelligence que certains appellent Dieu, d’autres le Tao et que moi j’appelle la vie.


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