J’ai dernièrement entendu cette phrase dans un film, et je la trouve tellement juste par rapport au yoga que je pratique. Elle disait, parlant des pratiques taoïstes reliées au yoga, que le travail consistait à

vaincre la dureté par la douceur

Car il s’agit bien de cela dans le yoga, nous nous efforçons d’apprendre l’art d’écouter ce qui se passe, pour, avec une douceur absolue, entrer en communication avec ce qui est là. Faire preuve de compassion consiste bien souvent juste à se laisser guider par l’écoute, sans la restreindre ou vouloir la controler. Le corps répond à des lois qui sont non-mentales, mais naturelles; nous pouvons par la conscience observer les mécanismes qui se déroulent en nous, les contempler, et agir sur le corps de manière à l’aider, l’accompagner, mais en respectant les propres règles naturelles auxquelles il est soumis. Et comme tout est imbriqué, nous allons, en travaillant ainsi, rencontrer des petits blocages que nous sommes allés cacher au fil du temps dans nos tendons, nos ligaments, nos tissus, dans notre chair. Le mental, la vie, tout s’inscrit dans la chair. Dire que nous sommes blessés dans notre chair n’est pas un vain mot; tout s’inscrit en elle. Alors, par la douceur retrouvée dans l’écoute de notre propre rythme, nous pouvons aller, avec patience et bienveillance, chérir ces endroits pour leur rendre joie et liberté.

Photo by Carolina Nichitin