Le modèle des Cinq Eléments

Extrait du livre le chemin des 5 éléments de John Kirkwood

Origines et histoire des Cinq Eléments

Tout au long de ce livre, j’emploie le terme « Eléments » pour me référer aux cinq différentes vibrations présentes en toutes choses. Certaines écoles et praticiens n’utilisent pas ce terme « Eléments » mais font référence à eux en temps que cinq phases. Cela décrit plus précisément le cycle comme une série d’étapes et évite la confusion avec le concept d’un Element comme une partie d’un composant. Alors que je reconnais que le mot phase offre une description plus précise de ce qui se produit, je conserve le mot Elément parce que ce mot à fait ses racines dans l’usage commun. Aussi longtemps que c’est clair que nous faisons référence à une phase du cycle et non un constituant comme l’hydrogène, alors je ne vois pas de problème à utiliser le terme Elément.

Naturalistes

Les développements les plus précoces de la perspective des Cinq Eléments se perdent dans les brouillards de la préhistoire, l’écriture ne s’étant développée qu’à partir de 1200 avant JC, mais il est clair que cette manière de voir le monde était basé sur une fine observation du monde. Du fait de ses régions montagneuses imposantes, la Chine était beaucoup moins connectée à la mer que l’Occident, et l’attachement de ses habitants à ses terres montagneuses était profond. Alors que la proximité avec la terre amène un marché prolifique, la dépendance aux productions locales était très importante en Chine ; cela forma ces hyper structures sociales spécifiques à la société Chinoise et influença profondément son peuple pour des millénaires. La perspective de l’humble paysan qui vivait proche des rythmes des saisons engendra le développement du modèle des Cinq Eléments.
La première articulation de cette perspective basée sur la nature fut développée au 3ème siècle avant JC par l’Ecole des Naturalistes ou l’Ecole Yin-Yang, qui tentait d’expliquer l’univers en terme de forces de la nature : la polarité du yin (sombre, froid, féminin, réceptif) et yang (lumineux, chaud, masculin, affirmé)  et des Cinq Eléments que sont l’Eau, le Bois, la Terre et le Métal. La vision précoce de cette Ecole de philosophie fut plus tard intégrée à la pensée et le développement du Taoïsme.

Taoïsme

Le Taoïsme fut ainsi nommé à la suite de la diffusion en Chine d’un pilier qui se présente sous la forme des écrits du Tao Te Ching dans les textes sont prêtés à la main d’un auteur nommé Lao Tzu. Que Lao Tzu (littéralement Vieux Maître) fut un personnage historique fut l’un des débats scolaire récurrant. Quoi qu’il en soit, le texte lui-même est réel et la version la plus récente de la version extendue date des environs de 300 avant JC. C’est un travail court d’une grande influence. En fait, son impact ne peut être estimé du fait que la philosophie à suivre qui y est décrite prend la forme de bien d’autres formes d’écoles de philosophies. De plus, sa perspective cosmologique devint inextricablement emmêlée à la médecine Chinoise. Littéralement traduit comme le Classique du Chemin de la Vertu, ce livre a plus de 250 traductions anglaises. Son sens, aussi mystérieux que le Grand Mystère du Tao lui-même. Ce qui est certain c’est qu’il est basé sur les principes du yin et du yang et de vivre en accord avec l’harmonie de la nature.
L’autre grand pilier de la littérature Taoïste est le Neijing Su Wen ou Le Classique Jaune de Médecine des Empereurs. Le Neijing prétend être une série de conversations entre le mythique Eupreur Jaune Huang Di et ses ministres. Juang Di dirigea la Chine autour des 2500 avant JC. Toutefois, le texte du Neijing que nous avons aujourd’hui semble avoir été écrit autour du 2ème siècle avant JC. Il est devenu la source fondatrice de la médecine Chinoise pour plus de 2000 ans. Il comprend deux livres de 81 chapitres chacun. Le premier livre, Suwen ou Questions Basiques, est celui qui est le plus souvent cité. Il englobe la théorie et le diagnostique en médecine Chinoise. La seconde partie est connue comme le Lingshu ou Pivot Spirituel et contient les détails de la pratique de l’acupuncture.

Les principes de l’école Naturaliste sont devenus aujourd’hui clairement articulés. Le Neijing explique comment les forces naturelles yin et yang, Qi et les Cinq Eléments peuvent être compris et utilisés pour donner de l’équilibre et de l’harmonie dans la vie. Ainsi, le Neijing ne fait pas que donner des détails d’un système de médecine mais il est en réalité un modèle holistique de vie dans tous les royaumes de la vie humaine. Il ne sépare pas les changements tels que la géographie, le climat et les saisons des changements intérieurs comme les émotions et les réactions. Dans ce sens c’est le premier livre de médecine holistique. Une lecture de ce livre vieux de 2500 ans semble étonnamment approprié pour notre monde moderne :

A notre époque, les gens ont changé leur manière de vivre. Ils boivent du vin comme si c’était de l’eau, sont très indulgents avec eux-mêmes dans des activités destructrices, drainent leur jing (Essence) et dispersent leur Qi. Ils ne connaissent pas le secret pour conserver leur énergie vitale. En recherchant l’excitation et les plaisirs éphémères les gens cessent de porter leur attention sur les rythmes et l’ordre naturels de l’univers. Donc ce n’est pas surprenant qu’ils aient l’air très vieux à cinquante ans et finissent par dépérir précocement.

L’influence de ces textes en médecine Chinoise et pensées Chinoises n’est en général pas exagérée. Cette influence ne concerna pas seulement la théorie et la pratique de l’acupuncture, du massage, des régimes, des plantes et de la manière de vivre en Chine durant les deux derniers millénaires, mais aussi ces enseignements fondèrent la manière de vivre d’autres cultures Asiatiques, particulièrement au Japon, en Corée et au Vietnam.


Source de l’article : Article traduit de l’anglais à partir du livre « Le chemin des 5 éléments – Vivre avec les cinq éléments une harmonie physique, émotionnelle et spirituelle » – Un livre de John Kirkwood / Traduction française : Marie Stalder


Photo by Jeremy Thomas