Une certaine cohérence.

Lors de notre dernier entretien, vous m’avez parlé, sans en parler directement comme vous seul savez le faire, d’un certain degré de cohérence que vous adoptez avec la vie. Vous avez pris comme exemple le fait que vous êtes né carnivore, et que le vegetarisme est venu à vous par l’amour que vous portiez à un animal. Vous dites que lorsque vous l’avez touché de votre paume et que vous avez vu sa réaction, sa capacité à ressentir, à comprendre, à être votre égal en tout, cela vous a si fermement ancré dans la conviction qu’évidemment non, vous ne mangeriez plus jamais ces bêtes si sensibles. J’ai pour ma part déjà ressenti ce sentiment absolu ou je vois que l’animal est aussi sensible, aussi intélligent, aiguisé, voir plus aiguisé que les humains, pour ressentir, être empathique, être doué d’une forme d’intelligence et de sensibilité qui les fait évoluer avec grâce et discernement dans le monde. Je crois que ce que vous m’avez dit m’a fait penser à cette notion de cohérence, qui est ma fois propre à la conscience humaine, qui fait qu’une fois que l’on sait quelque chose, par souci moral, par souci de cohérence, et bien on ne tolère plus que les bêtes soient maltraitées ou traitées comme des êtres inférieurs.J’ai tellement de fois entendu des carnivores me parler de ma salade lorsque je leur explique cela, et ils me disent que ma salade aussi est sensible. Et je ne cherche pas à argumenter car la conscience telle que je la percois et qui éveille en moi de l’empathie, pour moi elle se situe dans notre état de mammifère que nous partageons avec les animaux de toutes catégories confondues, plus encore qu’avec les végétaux, bien que chaque forme de vie, et végétale aussi, devrait être préservée et épargnée dans la mesure de notre possible.Et j’ai écris après cet entretien: la cohérence du coeur: si une chose me touche et que je l’aime, je ne la blesse pas. Et d’ailleurs, l’un de nous n’a-t-il pas écrit un jour « ce que vous faites au plus petit d’entre-nous vous me le faites à moi-même »?

Et pour terminer, je crois que ce que vous m’avez dit avec autant de précaution et de gentillesse, parce que vous ne forcez jamais le libre arbitre de personne, c’est que lorsque vous agissez avec cohérence, vous le faites à partir de votre coeur, et non pas de votre tête.

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Some consistency

During our last teatcher training meeting, you spoke – without speaking about it directly as only you know how to do – of a certain degree of coherence that you adopt with life. You took as an example the fact that you were born a carnivore, and that vegetarianism came to you through your love of an animal. You say that when you touched him with your palm and saw his reaction, his ability to feel, to understand, to be your equal in everything, it anchored you so firmly in the conviction that obviously not, you would never eat those sensitive beasts again. For my part, I have already felt this absolute feeling where I see that the animal is as sensitive, as intelligent, sharp, even sharper than humans, to feel, to be empathetic, to be endowed with a form of intelligence and of sensitivity that makes them evolve with grace and discernment in the world. I believe that what you told me made me think of this notion of coherence, which is my own to human conscience, which means that once we know something, out of moral concern, for consistency, well we no longer tolerate animals being mistreated or treated as inferior beings. I have heard carnivores talk to me about my salad so many times when I explain this to them, and they tell me that my salad is sensitive too. And I’m not trying to argue because consciousness as I perceive it and which awakens empathy in me, for me it is in our mammalian state that we share with animals of all categories, even more than with plants, although every form of life, and plants too, should be preserved and spared as far as we can. And I wrote after this interview: consistency of heart: if something touches me and I love it, I don’t hurt it. And besides, didn’t one of us write one day « what you do to the smallest of us you do to me »?

And finally, I believe what you said to me with such care and kindness, because you never force anyone’s free will, is that when you act with consistency, you do so from your heart, not your head.

Photo par Laura College