J’aime beaucoup l’image du « levier d’intensité » (ou bouton du volume) dans le yoga. Quand on enseigne, certaines choses nous donnent du fil à retordre et c’est le signe qu’on doit bien les assimiler d’abord en nous-même. Apprendre à évaluer les différents niveaux possibles d’évolution dans une posture est une chose précieuse, tellement belle et passionnante. Alors on fait ce chemin d’abord sur nous-même, puis on arrive à mieux le comprendre sur les autres.
Connaître l’intensité minimale d’une posture et connaître « notre » intensité maximale à nous, (qui peut-être l’intensité minimale d’un autre car c’est relatif) et en résumé, c’est juste : bien connaître nos limites. Par exemple on peut voir souvent des élèves qui nous disent « Ah mais ça me fait une crampe, j’ai mal… » Ce qui est utile et précieux, c’est de savoir que quand on rencontre un crampe c’est que le corps nous dit quelque chose du genre « stop, écoute! » car il ne peut pas aller à l’endroit ou on est en train de l’emmener. Donc sa manière à lui de réagir c’est de se tendre et de se crisper, et à ce moment là c’est qu’on va trop loin, tout simplement. Et réaliser cela, c’est le si précieux début du travail en yoga, réalisation que je respecte infiniment.
Ce n’est pas la peine de se dire « ah oui un jour je vais dépasser cette crampe et je n’aurai plus mal.. » pas du tout: c’est simplement de se dire « Voilà mon intensité maximale, c’est cette crampe, donc moi dans ma posture je vais aller avant de ressentir cette crampe, je vais aller travailler en douceur sur des niveaux d’intensité qui sont possibles pour moi ». C’est aussi un apprentissage de l’écoute du corps et de connaître ses propres limites, tout simplement. Parce que de toute façon, quelle que soit la posture qu’on pratique, à partir du moment ou on met en œuvre cette manière d’agir, on va progresser et de toute façon se faire du bien. On va aller d’un état peut-être un peu blessé à un état de plus en plus de guérison progressive en se rapprochant doucement de notre intensité maximale dans la posture. Et l’intensité maximale bouge avec nous, au rythme de notre écoute de nos limites.
Le mouvement circulaire dans les postures nous aide à progresser puisque en bougeant de manière un peu circulaire autour de posture en degré d’intensité minimum par exemple, et bien on a une sorte de petite vélocité qui se met en marche, une fluidité qui nous aide et nous donne envie par la sensation d’aller peut-être un petit peu plus loin.
Photo by Andy Makely